Le changement de paradigme observé dans la définition des stratégies entrepreneuriales ne peut plus être occulté par les entreprises.
Il ne suffit plus aujourd’hui de dérouler sa stratégie pour s’inscrire dans une pérennité durable.
En effet, les foyers de risque se sont multipliés et plusieurs facteurs expliquent cette nouvelle donne.
D’abord, l’émergence de réglementations de plus en plus exigeantes a contraint les entreprises à se mettre en conformité sous peine de sanctions pécuniaires conséquentes.
Ensuite, la position de force considérablement prise par les acteurs de la société civile comme les ONG, associations, et autres parties prenantes fait des entreprises de nouvelles cibles. Ces dernières peuvent désormais être contraintes par des moyens efficaces (juridique et réputationnel) à se conformer aux règles éthiques et environnementales.
De plus, le consommateur reprend conscience de sa position de dernière chaine du maillon pour renvoyer des vibrations exigeantes sur ses nouvelles habitudes de consommation.
Ainsi, il devient vital pour les Eses d’intégrer toutes ces nouvelles exigences dont la plupart sont passées de « soft law » à « hard law ». Ces règles participent à augmenter l’étendue et le niveau de risque mais dans une perspective de compétitivité pour celles qui ont conscience de l’importance de bien les appliquer. Pour un meilleur positionnement les entreprises doivent veiller à intégrer des programmes de conformité, de politique anticorruption en droite ligne de l’adoption de valeurs éthiques. Il est impératif de mesurer qu’une non intégration de ses problématiques dans sa business stratégy expose l’entreprise à :
- un risque de sanctions financières non négligeables,
- un risque de refus d’accès aux marchés,
- un risque de retrait d’investisseurs,
- un risque de perte de partenaires,
- un risque de dégradation de son image et de sa crédibilité.
L’ampleur de ces risques est telle que ceux-ci ne sont plus l’exclusivité des grandes entreprises et des multinationales. Auparavant limitées à la banque et à ’assurance, les exigences de conformité se sont étendues à toutes activités. Par ailleurs, qu’il s’agisse d’entreprise donneur d’ordre, de sous-traitant ou de fournisseurs, les enjeux sont énormes.
D’un point de vue juridique, l’entreprise donneur d’ordre sera responsable aux yeux de la loi et par rapport à l’opinion publique si elle a failli à accomplir les due diligence qui auraient dû lui permettre de déceler les pratiques illicites de son sous-traitant ou partenaires en affaires.
D’un point de vue stratégique, le sous-traitant ou fournisseur s’expose au risque de perdre un de ses plus gros clients en faillant à intégrer un process interne lui permettant d’attester de sa conformité aux standards imposés par la législation de son donneur d’ordre.
L’enseignement du drame de Rana Plaza – L effondrement d’un immeuble au Bangladesh abritant des sous-traitants et fournisseurs de grande marque européenne du textile avait fait plus de 1000 morts – qui a énormément contribué à ses bouleversements positifs que nous observons aujourd’hui est aussi l’opportunité d’inscrire le monde des affaires dans une nouvelle dynamique de définition de business model et de stratégie durable.
Petite ou grande entreprise vous avez tout à gagner à intégrer dès à présent ces problématiques dans vos process et vos stratégies !